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Prise en charge et traitements de l'obésité

Quelles solutions pour sortir de l’obésité ?

L’obésité n’est pas une fatalité. Selon la situation d’obésité1 (non complexe, complexe ou très complexe), diverses solutions existent pour perdre du poids et le maintenir dans le temps ou prévenir la prise de poids supplémentaire. L’objectif : réduire les risques de complications graves et améliorer la qualité de vie. La prise en charge doit être globale, pluridisciplinaire et adaptée à chacun.

Elle repose aujourd’hui sur un parcours structuré qui intègre le suivi des habitudes alimentaires, la pratique d’une activité physique régulière, un accompagnement psychologique, et si la situation le nécessite, un traitement médical spécifique ou chirurgical1.

Adopter une bonne hygiène de vie, une démarche indispensable

Perdre du poids nécessite à la fois de modifier ses habitudes alimentaires, d’augmenter son activité physique régulière et de limiter les comportements sédentaires1.

icone assiette

Modifier ses habitudes alimentaires…

… pour diminuer la quantité d’énergie absorbée2. Cette baisse doit être très progressive afin que l’organisme s’y adapte en douceur.

Réduire la taille des portions, mieux choisir ses aliments (en privilégiant par exemple des aliments riches en fibres et variés), revoir sa façon de manger (lentement, dans le calme, assis à une table…), et celle de cuisiner (privilégier des modes de cuisson limitant les matières grasses) sont autant d’habitudes à adopter2.

icone vélo

Avoir une activité physique régulière…

… pour limiter la perte de masse musculaire résultant de la perte de poids induite par la restriction alimentaire et pour éviter la reprise de poids3.

Les sports associés à l’obésité doivent combiner des activités d’endurance (marche rapide, natation, vélo… au moins 30 min/j, 5 x/semaine) et de renforcement musculaire (2 x/sem), adaptées aux capacités, limites et préférences de chacun.

Il est possible de bénéficier d’un accompagnement personnalisé à travers des programmes d’activité physique adaptée (APA)4, assurés par des professionnels formés et prescrits par un médecin.

Limiter le temps sans bouger …

… pour lutter contre la sédentarité.

Il est conseillé de se lever toutes les heures pendant au moins 1 minute et d’éviter d’enchaîner 7 heures sans bouger (en dehors du sommeil)3. Par exemple, se lever de son bureau et marcher un peu, faire de pauses lorsque l’on conduit longtemps…

icone promenade

Quizz Saurez-vous trouver la bonne réponse ?

Question #1

Est-il nécessaire de faire un régime restrictif quand on est en situation d’obésité ?

Question #2

La collaboration entre plusieurs médecins (généralistes, nutritionnistes, endocrinologues,psychologues, etc...) est souvent nécessaire pour prendre en charge efficacement l'obésité ?

Le médecin généraliste au cœur de la coordination des soins

Le médecin généraliste joue un rôle majeur dans la prise en charge des personnes en situation d’obésité.

En cas d’obésité non complexe1, c’est lui qui coordonne l’ensemble des soins assurés par les professionnels “de proximité” tels que les diététiciens, les pharmaciens, les infirmiers, les kinésithérapeutes, les enseignants en activité physique adaptée (APA) et les établissements de santé de proximité. Dans les situations d’obésité plus sévères ou complexes, il redirige vers des spécialistes ou des structures spécialisées dans l’obésité (CSO)1.

Les centres spécialisés de l'obésité (CSO), pour qui ?

Il existe près d’une quarantaine de centres spécialisés de l’obésité (CSO) en France, et leur nombre devrait encore progresser pour répondre aux besoins.

Ces centres accueillent des patients souffrant d’obésité sévère ou complexe1 qui nécessitent une prise en charge pluridisciplinaire. Les CSO disposent en effet de l’expertise médicale, pédiatrique et chirurgicale, et des équipements adaptés requis7.

La liste des CSO est accessible sur le site du ministère de la Santé.

Les traitements de l’obésité sans chirurgie : la place des médicaments

Le recours aux médicaments ne peut être proposé qu’aux patients en situation d’obésité complexe et très complexe1,8,9.

Ces médicaments peuvent être prescrits lorsque les mesures nutritionnelles bien conduites ont échoué (moins de 5% de perte de poids à 6 mois en association à un régime hypocalorique et à une activité physique). Ils peuvent parfois être prescrits d’emblée chez certains patients dont l’obésité compromet l’autonomie ou altère la fonction d’un organe, ou ceux qui ont de réelles difficultés à modifier leur mode de vie1,8,9

Ces médicaments reproduisent l’action de certaines hormones digestives (comme le GLP-18,9, une hormone incrétine physiologiquement sécrété par l'organisme et qui améliore la sécrétion d'insuline, ralentit la vidange gastrique et augmente la sensation de satiété) et stimulent la sécrétion d’insuline lors du repas, procurant une sensation accélérée de satiété8.

Seuls les médecins spécialistes en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou titulaire de la formation spécialisée “Nutrition appliquée” ont le droit de les prescrire pour la première fois ; les médecins généralistes peuvent en revanche renouveler l’ordonnance chez les patients qui bénéficient déjà du traitement8.

La chirurgie de l'obésité

Également appelée chirurgie bariatrique, la chirurgie de l’obésité est une solution de dernier recours8,10.

Elle est réservée aux adultes dont l’IMC est supérieur ou égal à 40 kg/m², ou qui associent un IMC supérieur ou égal à 35 kg/m² et une complication sévère (par exemple diabète de type 2, hypertension artérielle, apnée du sommeil…)10, et chez lesquels les autres approches thérapeutiques ont échoué (traitement médical, nutritionnel, diététique et psychochologique bien conduit pendant 6-12 mois ayant échoué).

Il existe plusieurs techniques de chirurgie bariatrique11 :

Gastrectomie longitudinale11,12 (ou Sleeve gastrectomy)

Une partie de l'estomac est retirée en le transformant en un tube étroit (manchon)", diminuant l’appétit. C’est la plus couramment proposée.

 Gastrectomie longitudinale  Gastrectomie longitudinale

Ce schéma explique la technique de la gastrectomie (ou sleeve) en montrant qu’elle consiste à réduire la taille de l’estomac.

Bypass gastrique11,13

En court-circuitant une partie de l’estomac et de l’intestin, cette technique relativement fréquente réduit à la fois la quantité d’aliments ingérés et leur assimilation. La poche gastrique est raccordée directement à l'intestin grêle.

bypass gastrique bypass gastrique

Ce schéma explique la technique du bypass en montrant qu’elle consiste à court-circuiter une partie de l’estomac et de l’intestin en raccordant directement la partie supérieure de l’estomac à la partie moyenne de l’intestin grêle.

Anneau gastrique11,14

Placé autour de la partie supérieure de l’estomac, l’anneau diminue le volume de l’estomac et ralentit le passage des aliments. Grâce au boitier de contrôle positionné sous la peau, l'anneau peut être rétréci ou élargi par le médecin après la chirurgie. Cette technique est de moins en moins utilisée en France.

 l'anneau gastrique  l'anneau gastrique

Ce schéma explique la technique de l’anneau gastrique. Elle montre comment un anneau ajustable placé autour de la partie supérieure de l’estomac diminue son volume et ralentit le passage des aliments.

Dérivation bilio-pancréatique11,15

Combinant une réduction de l’estomac et une dérivation intestinale, cette technique complexe limite à la fois la quantité d’aliments ingérés et leur assimilation. Elle est très rarement proposée (par exemple si l’IMC est supérieur à 50 kg/m²) car peut présenter un risque important de complications, notamment de fortes carences nutritionnelles (protéines et vitamines).

 Dérivation bilio-pancréatique  Dérivation bilio-pancréatique

Ce schéma explique la technique de la dérivation bilio-pancréatique. En plus d’une réduction de l’estomac, une dérivation permet de faire en sorte que la plupart de aliments passent directement dans le gros intestin sans être absorbés par les enzymes du pancréas et du foie.

La chirurgie bariatrique peut être contre-indiquée pour des personnes atteintes de troubles psychiatriques ou de troubles du comportement alimentaire non résolus, ou encore de cancer10. Des précautions particulières doivent également être prises chez les personnes de plus de 60 ans10.

Des compléments alimentaires, visant à prévenir ou corriger une carence en vitamines et en oligoéléments ou une dénutrition, sont parfois prescrits avant et systématiquement après une chirurgie de l’obésité16, 17.

Foire aux Questions

Le parcours de préparation pour une chirurgie bariatrique nécessite environ 6 mois. La durée d’hospitalisation pour l’opération varie ensuite de 2 à 5 jours en fonction de l’état de santé du patient et de la technique chirurgicale utilisée16.

Cette durée peut être prolongée si des complications surviennent dans les suites de l’intervention. Elles sont rares mais possibles.

Une prise en charge ambulatoire est envisageable dans certains cas, avec un suivi infirmier renforcé à domicile. Le temps de cicatrisation varie également selon la technique utilisée, de plusieurs semaines à plusieurs mois. 

La prise en charge nutritionnelle avant et après une chirurgie bariatrique est essentielle car les modifications digestives engendrées par l’intervention entraînent un risque majeur de carences nutritionnelles, susceptibles de provoquer des anémies, de l’ostéoporose et, plus rarement, des complications neurologiques graves.

La prise de compléments alimentaires, tels que des minéraux (zinc, fer et calcium notamment) et des vitamines (A, BA, B9, B12, D, E, K), est donc indispensable, en complément d’un apport de protéines (idéalement 60 g/ jour) et d’une activité physique régulière16.  Cette prise doit être poursuivie plusieurs années après l’intervention, et parfois même à vie17.  

Après une chirurgie bariatrique, la réintroduction des aliments doit se faire petit à petit, en commençant par des aliments liquides, puis solides, sous forme de purées16.

La réhydradation est également très importante. C’est pourquoi le protocole de préparation à cette intervention prévoit un accompagnement nutritionnel avec un spécialiste (diététicien.ne ou médecin nutritionniste) qui élaborera un plan alimentaire pour les premiers mois après la chirurgie16.

Une vigilance particulière doit être portée aux médicaments, qui ne sont plus assimilés de la même façon après ce type d’intervention. Certaines adaptations pourront être nécessaires, par exemple pour les contraceptifs oraux.

La décision d'un traitement médicamenteux relève des praticiens impliqués dans la prise en charge de l’obésité complexe ou très complexe (médecin spécialiste de l'obésité ou exercant dans un centre spécialisé dans l'obésité).

Le traitement médicamenteux peut être proposé en cas d’échec de la prise en charge nutritionnelle bien conduite (< 5 % de perte de poids à six mois en association à un régime hypocalorique et à une activité physique), notamment sur le comportement alimentaire et sous réserve de l’implication du patient dans les soins. Il pourra être prescrit d’emblée chez les patients dont l’obésité compromet leur autonomie ou entraîne une altération sévère de la fonction d’un organe, et pour lesquels les changements du mode de vie sont limités.

Seul un médecin spécialiste en endocrinologie-diabétologie-nutrition ou titulaire de la formation spécialisée “Nutrition appliquée” peut réaliser la prescription initiale d’un médicament contre l’obésité. Son renouvellement peut en revanche être fait par un médecin généraliste. 

un homme qui fait une tartine

Références

  1. Haute Autorité de Santé - Guide du parcours de soins : surpoids et obésité de l’adulte : https://www.has-sante.fr/...parcours_surpoids-obesite_de_ladulte.pdf
  2. Assurance maladie - Site internet : https://www.ameli.fr/.../modifier-quotidien
  3. Haute Autorité de Santé – Prescription d’activité physique et sportive – Surpoids et obésité de l’adulte : https://www.has-sante.fr/.../ref_aps_surpoids_obesite_vf.pdf
  4. Assurance maladie - Prescription d’activité physique adaptée : https://www.ameli.fr/.../prescription-activite-physique-adaptee
  5. HAS - Obésité de l’adulte : prise en charge de 2e et 3e niveaux - Partie 1 : https://www.has-sante.fr/...recommandations_obesite_2e_3e_niveaux_preparation_mel_v4_2.pdf
  6. Ministère de la santé - La prise en charge graduée de l’obésité : https://sante.gouv.fr/.../la-prise-en-charge-graduee-de-l-obesite-430295
  7. Ministère de la santé - Les centres spécialisés obésité : https://sante.gouv.fr/.../les-centres-specialises-obesite-cso
  8. Assurance maladie - Surpoids et obésité de l’adulte : suivi, médicaments et chirurgie : https://www.ameli.fr/.../traitement-medicamenteux-chirurgical
  9. HAS - Obésité de l’adulte : prise en charge de 2e et 3e niveaux - Partie 1 (page 25) : https://www.has-sante.fr/...preparation_mel_v4_2.pdf
  10. HAS - Obésité de l’adulte : prise en charge de 2e et 3e niveaux - Partie 2 : https://www.has-sante.fr/...recommandations_obesite_2e_3e_niveaux_ii_cd_2024_02_08_preparation_mel.pdf
  11. SOFFCO.MM – Principales interventions : https://soffcomm.org/principales-interventions
  12. HAS - Fiche technique gastrectomie : https://www.has-sante.fr/...fiche_technique_gastrectomie_080909.pdf
  13. HAS - Fiche technique bypass : https://www.has-sante.fr/...fiche_technique_bypass_080909.pdf
  14. HAS - Fiche technique anneau gastrique : https://www.has-sante.fr/...fiche_technique_anneau_gastrique_080909.pdf
  15. HAS - Fiche technique dérivation biliopancréatique : https://www.has-sante.fr/...fiche_technique_derivation_biliopanceeatique_080909.pdf
  16. Chirurgie de l’obésité : ce qu’il faut savoir avant de vous décider. Document usager - Mis en ligne le 25 sept. 2024 - Mis à jour le 05 mars 2025. HAS : https://www.has-sante.fr/.../chirurgie-de-l-obesite-ce-qu-il-faut-savoir
  17. Quilliot D, et al. Recommendations for nutritional care after bariatric surgery : https://doi.org/10.1016/j.jviscsurg.2020.10.013

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