Vivre avec un diabète représente un défi au quotidien. Alimentation, pratique sportive, voyages, travail, suivi et contrôle de la glycémie…
Vous trouverez ici des conseils et des indications afin de vous aider à mieux vivre avec votre diabète.
Alimentation et diabète
Que manger lorsque l’on est diabétique ? Être diabétique ne signifie pas devoir être “au régime”.
Une alimentation équilibrée permettant de couvrir les apports journaliers essentiels, sans privation mais sans excès, est suffisante afin de vous aider à réguler votre glycémie1.
Comment bien s’alimenter avec un diabète ?
L’essentiel est d’adopter une alimentation à la fois variée et équilibrée, sans aliment interdit, mais privilégiant les fruits, les légumes, les viandes maigres et les féculents. Les produits sucrés ne sont pas à bannir mais ne doivent pas être surconsommés. De même, si un apport suffisant en lipides est indispensable au bon fonctionnement de l’organisme, un excès est à éviter.
Une alimentation régulière, 3 fois par jour et sans sauter de repas est à privilégier afin de limiter les variations extrêmes de la glycémie et les envies de grignotage. Ayez en permanence sur vous des aliments permettant de vous “resucrer” en cas d’hypoglycémie afin d’éviter une hypoglycémie sévère1.
Les glucides, amis ou ennemis ?
Les glucides sont fréquemment diabolisés, à tort. Ils sont en effet essentiels au sein d’une alimentation équilibrée car ils permettent d’apporter l’énergie au cerveau et aux muscles. Il existe deux types de glucides1 :
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Les glucides complexes :
composés principaux des féculents (pain complet, céréales, riz, pâtes, pommes de terre, légumes secs) ils sont absorbés lentement par l’organisme et font augmenter la glycémie de manière progressive. Ils doivent être intégrés à chaque repas afin de maintenir une glycémie la plus constante possible.
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Les glucides simples :
retrouvés dans les aliments au goût sucré (fruits, sucreries, miel, …), ils sont absorbés rapidement et provoquent une augmentation rapide de la glycémie. Ils ne sont pas à bannir mais doivent venir en remplacement d’une partie des glucides complexes. Ils sont en revanche très utiles pour vous “resucrer” en cas d’hypoglycémie.
Le fait d'associer des fibres à des glucides permet une moindre augmentation de la glycémie1 !
Exemple de repas équilibré2 :
- 1 portion de féculents (pâtes, lentilles, riz)
- 1 portion de protéines (blanc de poulet, filet de poisson, 2 œufs)
- 1 portion de légumes
- 1 produit laitier (yaourt nature, 30g de fromage à pâte molle)
- 1 portion de matière grasse (10g de beurre ou 1 cuillère à soupe d’huile)
- Éventuellement un fruit (1/4 de melon, 15 grains de raisin, ½ banane)
Pour en savoir plus, consultez notre poster “Mon repas pas à pas”
Pour plus de précisions, consultez notre guide téléchargeable ici.
Le diabète et le sport
L’activité physique et le sport font partie intégrante de la vie avec un diabète et sont bénéfiques afin d’éviter l’apparition d’une sédentarité excessive2.
Le terme “activité physique” ne correspond pas uniquement à une activité sportive, elle regroupe toutes les activités du quotidien en plus de celles pratiquées à titre de loisir ou de sport.
De nombreuses activités sont possibles, à conditions de prendre quelques précautions pour éviter notamment les risques d’hypoglycémie2.
Quelles activités physiques pratiquer lorsque l’on vit avec un diabète ?
En cas de diabète de type 1
Tous les patients peuvent pratiquer un sport ou une activité physique adaptée à leurs capacités. Cela est même conseillé car l’activité physique régulière permet d’améliorer l’équilibre glycémique sur le long terme et de réduire les risques de complications liées au diabète.
Toutes les activités physiques ou sportives peuvent être pratiquées à condition de tenir compte du risque d’hypoglycémie pouvant survenir lors des efforts physiques.
Vous devrez de ce fait contrôler votre glycémie avant, pendant et après l’effort et toujours avoir avec vous de quoi vous “resucrer” en cas d’hypoglycémie.
Un ajustement de votre dose d’insuline peut également être nécessaire3.
En cas de diabète de type 2
L’activité physique régulière a un effet bénéfique sur l’évolution du diabète de type 2 car elle permet d’augmenter la sensibilité des cellules à l’insuline et d’améliorer la tolérance au glucose
Elle diminue également les risques de certaines complications de votre diabète, notamment au niveau cardiovasculaire.
La majorité des activités peuvent être pratiquées si vous n’avez pas de contre-indications, l’objectif étant d’arriver à un minimum de 30 minutes d’activité physique quotidienne.
La prescription d’une activité physique adaptée (APA) peut également vous être proposée par votre médecin afin de vous aider à pratiquer une activité physique de manière encadrée et adaptée à votre diabète2,4.
L’activité physique adaptée (APA) ne bénéficie pas d’une prise en charge par l’Assurance Maladie mais des financements peuvent être proposés par des structures locales et certaines mutuelles5.
Voyage et diabète
Il est tout à fait possible de continuer à voyager lorsque l’on est diabétique, même lorsque l’on est traité par insuline. Cela demande simplement de s’organiser en amont et de bien se préparer afin de ne rien oublier6.
Voyager avec de l’insuline, c’est possible ! Les insulines non entamées se conservent généralement entre 4 et 8°C, il est donc possible de les faire voyager en soute. Il est préférable de les emballer dans un sac isotherme dans vos bagages pour plus de sécurité afin de les protéger des variations de température6.
Voyager avec le diabète : quelques consignes pour partir en toute sécurité
Avant le voyage6,7 :
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Choisir sa destination pour adapter ses besoins (France, Europe étranger longue distance ?) et définir son temps de séjour
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Prendre rendez-vous chez le médecin afin d’en discuter : faut-il faire des vaccins supplémentaires ? Demander une ordonnance afin d’anticiper le renouvellement des traitements pour ne pas en manquer, prévoir une ordonnance en anglais si voyage dans un pays non francophone
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Bien préparer sa valise : penser à prendre tout ce dont on peut avoir besoin pendant le voyage (médicaments en quantité suffisante plus du secours en cas de casse/perte/exposition à des températures non adaptées, moyens d’autosurveillance, matériel de gestion des hypoglycémies sévères, matériel lié votre pompe à insuline si vous en avez une). Il est conseillé de ne pas regrouper l’ensemble du traitement dans un seul sac mais de le séparer, afin d’éviter de se retrouver sans traitement en cas de perte d’un bagage10, 12.
Pendant le trajet6,8 :
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Ayez votre ordonnance sur vous en permanence pour justifier la nécessité d’avoir vos traitements avec vous, surtout si vous prenez l’avion
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Prévoir les contrôles de sécurité à l’aéroport qui peuvent être plus longs. Les médicaments du diabète, les systèmes d’injection et les capteurs de glycémie font partie des traitements autorisés en cabine mais leur examen peut prendre du temps. Il n’y a pas de quantité limite de produit pour votre traitement, vous pouvez si vous le souhaitez conserver la totalité de votre traitement prévu pour tout le voyage avec vous.
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Faites attention aux horaires de vos repas et n’hésitez pas à tester plus fréquemment votre glycémie pour vous assurer que tout va bien.
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Emportez des collations pour vous resucrer en cas d’hypoglycémie, surtout si les temps d’attente pré-embarquement ont été longs
Sur place6,7 :
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Attention au décalage horaire. N’hésitez pas à en parler à votre médecin lors de votre consultation pré-voyage afin de déterminer ensemble comment adapter vos prises médicamenteuses
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Pensez à réfrigérer les médicaments qui en auraient besoin, notamment votre insuline.
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Profitez tout en maintenant l’observance à votre traitement et à vos habitudes de vie
Le diabète au travail
La carrière professionnelle peut être impactée par le diabète. En effet, certaines professions sont encore difficilement accessibles aux personnes vivant avec un diabète, notamment dans les métiers de la sécurité, et d’autres peuvent s’avérer dangereuses ou difficiles si le diabète n’est pas bien équilibré9.
En pratique, vous n’avez aucune obligation d’informer votre employeur ou vos collègues de votre statut de personne vivant avec le diabète. Il est cependant conseillé d’en parler à un ou une collègue de confiance afin qu’il ou elle puisse vous aider en cas d’hypoglycémie sur votre lieu de travail9,10.
De même, vous n’êtes pas obligé de parler de votre diabète au médecin du travail. Cependant si vous le faites, il pourra vous aider pour gérer au mieux votre diabète dans le cadre de votre activité professionnelle et pour mettre en place des aménagements de votre poste ou de vos horaires de travail, par exemple si votre diabète vous oblige à demander un mi-temps thérapeutique9,10.
Du fait de votre prise en charge en affection de longue durée (ALD), vous avez droit à des autorisations d’absence de votre travail pour les rendez-vous médicaux nécessaires au bon suivi de votre diabète.
Il vous faut toutefois le faire en accord avec votre employeur et dans le respect des éventuelles règles spécifiques à l’entreprise. À noter qu’un justificatif pourra vous être demandé11.
Diabète et santé mentale12
Le diabète, en tant que maladie chronique, peut avoir un impact important sur la santé mentale. Il existe ainsi un lien démontré entre le diabète et des troubles psychologiques tels que l’anxiété, la dépression, les troubles du sommeil ou les troubles du comportement alimentaire. Ces troubles viennent s’ajouter à la maladie elle-même et peuvent compliquer sa gestion et sa prise en charge.
Si le diabète joue un rôle dans l’apparition des désordres de type anxieux, ces derniers ont également une influence négative sur le diabète et peuvent en aggraver les complications ou favoriser un déséquilibre glycémique, par exemple en perturbant la gestion quotidienne de la maladie, comme la surveillance glycémique ou l’adhésion au traitement.
Le processus d’acceptation de la maladie est long, il ne faut pas hésiter à en parler à votre médecin et à votre entourage afin de vous faire accompagner du mieux possible dans cette étape délicate.
Suivi et contrôle du diabète au quotidien
Le diabète, quel que soit son type, nécessite un suivi quotidien avec des mesures régulières de la glycémie. Ce suivi est impératif pour les patients vivant avec un diabète de type 1, un diabète gestationnel ou un diabète de type 2 traité par insuline.
Il est également recommandé à une fréquence inférieure chez les patients vivant avec un diabète de type 2 non traités par insuline, afin de suivre leur glycémie et d’évaluer l’effet des recommandations hygiéno-diététiques14.
Quand mesurer sa glycémie ?
Pour les patients traités par insuline (lente et rapide) et les femmes ayant un diabète gestationnel, la mesure de la glycémie est recommandée à jeun/avant les repas et 2 heures après chaque repas (post-prandial). Pour les patients traités uniquement par insuline lente (basale), la fréquence sera plus faible.
Pour les patients vivant avec un diabète de type 2 non traité par insuline, la fréquence sera fixée par le médecin en charge du suivi du diabète14.
Comment mesurer sa glycémie ?
Il existe deux façons de mesurer sa glycémie : la glycémie capillaire, qui consiste à analyser une goutte de sang prélevée au bout du doigt à l’aide d’un lecteur de glycémie externe, et le contrôle glycémique en continu qui concerne uniquement les patients sous insuline.
Plusieurs dispositifs existent et peuvent vous être proposés. Ces capteurs sont placés sous la peau et permettent une mesure en continu du taux de glucose dans le sang. Les résultats sont lus soit en scannant le capteur avec un lecteur ou via l’application du téléphone15,16.
Des solutions digitales de suivi de votre glycémie existent pour plus de praticité, n’hésitez pas à vous renseigner. Il existe également différentes plateformes de télésurveillance, par exemple MyDiabby, qui peuvent également vous aider dans votre suivi.
Sinon, la tenue d’un carnet d’autosurveillance est conseillée afin de vous permettre de garder une trace de vos différentes glycémies15. Cela vous permettra d’en suivre l’évolution et de pouvoir faire le bilan avec votre médecin. Nous en mettons un à votre disposition que vous pouvez télécharger ici.
Quel suivi médical ?
En dehors du suivi quotidien de la glycémie, le diabète, quel que soit son type, nécessite un suivi médical régulier. Une fois le traitement instauré et le diabète équilibré, un suivi trimestriel chez votre médecin traitant sera mis en place, ainsi que des visites bi-annuelles ou annuelles chez votre diabétologue. Ces visites sont l’occasion de faire le point sur votre maladie, d’adapter votre traitement et de parler des éventuelles difficultés que vous pourriez rencontrer. Un suivi annuel avec d’autres professionnels de santé est également recommandé : ophtalmologue, dentiste, cardiologue…17,18
Pour plus de précisons sur le suivi :
Passage à l’insuline
Votre médecin envisage de faire évoluer le traitement de votre diabète de type 2 et de mettre en place des injections d’insuline ? Sachez que vous n’êtes pas seul(e) dans cette situation : 17% des patients diabétiques de type 2 français reçoivent un traitement par insuline19.
Si cela peut paraitre effrayant pour de multiples raisons, la majorité des patients concernés estiment que le passage à l’insuline n’a finalement pas été “si difficile” et est au contraire bénéfique19.
N’hésitez pas à en discuter avec votre médecin ou à vous rapprocher d’une association de patients afin d’en discuter avec d’autres personnes vivant ou ayant vécu la même chose que vous. Cela vous permettra d’exprimer vos craintes (peur de l’injection, peur des hypoglycémies et de la prise de poids, sentiment d’échec du fait de la nécessité de l’insuline…).
Les doses d’insuline sont exprimées en “unités”. Cette unité est spécifique à une insuline donnée, et ne correspond pas à celle d’une autre insuline. Afin d’éviter les confusions, en Europe et en France, on utilise les unités internationales (UI) qui sont standardisées20.
Conséquences et complications liées au diabète
Les personnes vivant avec un diabète présentent toutes des risques de complications plus ou moins précoces, dont certaines peuvent être très graves.
On peut citer entre autres les hypoglycémies, l’acidocétose diabétique et des complications à long terme comme les maladies cardiovasculaires, les atteintes des yeux ou les plaies du pied21.
Pour plus d’information, consulter les pages dédiées au diabète de type 1, au diabète de type 2 et au diabète gestationnel.
Foire aux Questions
Le diabète est diagnostiqué à l’aide d’une mesure de la glycémie à jeun. Si le diabète de type 1 provoque des symptômes évocateurs (soif intense, envie d’uriner fréquente, amaigrissement), le diabète de type 2 passe généralement inaperçu en dehors d’un dépistage.
En cas de doute, parlez-en avec votre médecin afin qu’il vous prescrive les examens appropriés22.
Le diabète peut être à l’origine de troubles du sommeil. En effet, une glycémie mal régulée peut causer des insomnies, notamment chez les patients ayant un diabète de type 1.
Les changements rapides du niveau de glucose, et en particulier les hypoglycémies, peuvent également entraîner des réveils nocturnes, eux-mêmes facteurs d’insomnies23.
Le diabète peut entrainer des troubles de la sexualité, notamment des troubles de l’érection chez les hommes et une absence de libido ainsi qu’une sécheresse vaginale chez les femmes.
En cas d’apparition de ces troubles, le plus important est d’en parler à votre médecin traitant ou à votre gynécologue afin de bénéficier des solutions existantes. En parler avec votre partenaire est également essentiel afin de ne pas rompre le lien et de réduire vos angoisses24.
Votre diabète n’est pas un obstacle à votre carrière professionnelle. Pensez cependant à prévenir un/une collègue de confiance de votre maladie afin qu’il ou elle puisse vous aider en cas de survenue d’une hypoglycémie, et à avoir toujours avec vous de quoi vous “resucrer”.
En cas de besoin d’aménagement de votre temps de travail, rapprochez-vous du médecin du travail qui pourra vous aider9,10.
