Les symptômes du diabète gestationnel
Chez certaines femmes enceintes, le diabète gestationnel peut-être totalement silencieux et ne pas provoquer de symptômes (on parle alors de forme asymptomatique).
D’autres femmes ayant un diabète gestationnel peuvent présenter des symptômes similaires à ceux des autres types de diabète : une soif intense, un besoin fréquent d’uriner avec des urines abondantes, une fatigue importante et des signes d’hyperglycémies répétés3.
Le diagnostic du diabète gestationnel
Chez toutes les femmes enceintes, une recherche de sucre dans les urines est réalisée à chaque consultation de suivi de la grossesse4. Si le résultat est positif, un dépistage plus poussé du diabète gestationnel sera proposé. Ce dépistage sera également systématique en cas de facteurs de risque préexistants ou d’éléments évocateurs4,5.
Quand a lieu le dépistage du diabète gestationnel ?
Le dépistage peut avoir lieu à différents moments de la grossesse :
Avec ou sans facteurs de risque :
-
La recherche de sucre dans les urines est réalisée lors de chaque consultation tout au long de la grossesse4.
Si un ou plusieurs facteurs de risque5 :
- Au 1er trimestre, une mesure de la glycémie à jeun est proposée.
- A la fin du 2ème trimestre, chez les patientes non encore diagnostiquées, un test d’hyperglycémie provoquée par voie orale est réalisé entre 24 et 28 semaines d’aménorrhée (SA), soit au cours du 6ème mois de grossesse5.
- Au cours du 3ème trimestre, un dépistage est proposé avec a minima la réalisation d’une glycémie à jeun chez les femmes n’ayant pas encore bénéficié d’un dépistage au cours de leur grossesse5. L’apparition de signes évocateurs d’un diabète gestationnel, tels qu’une suspicion de “gros bébé” (macrosomie) ou un excès de liquide amniotique (hydramnios) entrainent également un dépistage du diabète gestationnel5.
Quelles sont les méthodes de dépistage du diabète gestationnel ?
Les méthodes de dépistage du diabète gestationnel4,5
- Test à la bandelette urinaire : permet de mettre en évidence la présence de sucre dans les urines. Se réalise simplement sur un prélèvement d’urine réalisé à n’importe quel moment de la journée
- Glycémie à jeun : réalisée au laboratoire d’analyses médicales à partir d’un prélèvement sanguin fait avant d’avoir mangé le matin (c’est à dire à jeun)
- Test d’hyperglycémie provoquée par voie orale : permet de mesurer la capacité de l’organisme à répondre à la prise ponctuelle d’une grande quantité de sucre. Il se fait au laboratoire d’analyses médicales en 4 étapes :
- Mesure de la glycémie à jeun
- Prise d’un sirop contenant une dose standard de glucose pur (le plus souvent 75 grammes)
- Mesure de la glycémie 1 heure après l’ingestion
- Mesure de la glycémie 2 heures après l’ingestion
La prise en charge et traitement du diabète gestationnel
La prise en charge du diabète gestationnel est avant tout un travail d’équipe entre la femme enceinte et son équipe soignante (infirmier, diététicien, sage-femme, gynécologue). Elle doit être adaptée à la patiente6,7, chaque situation étant unique et particulière.
Quelle prise en charge pour le diabète gestationnel ?
Mesures diététiques
Elles sont au centre de la prise en charge.
Attention, la présence d’un diabète gestationnel ne justifie pas de se mettre “au régime”. L’objectif est d’avoir une alimentation équilibrée permettant un apport calorique suffisant sans être excessif. Les besoins énergétiques varient en fonction des femmes et évoluent au cours de la grossesse avec le développement du bébé.
Les glucides doivent demeurer une part essentielle de l’alimentation quotidienne avec un apport suffisant afin de permettre un bon fonctionnement de l’organisme. Les produits sucrés peuvent également être intégrés en remplacement d’une partie de la portion de glucides journalière. Les recommandations spécifiques à la grossesse de lavage/cuisson des aliments devront toujours être respectées6,8.
Quels aliments éviter / privilégier ?8
A éviter :
- Aliments riches en acides gras saturés (beurre, viandes grasses, pâtisseries, arachides, fast-food...)
- Prise d'aliments à Index Glycémique (IG) élevé seuls (pain blanc, confiture, riz blanc...)
- Produits transformés (corn flakes, galettes de riz ou chips...)
- Produits sucrés (pâtisseries, jus de fruits, sodas....)
Remplacer par :
- Aliments riches en acides gras insaturés (huile d'olive, colza ou noix, avocat, poissons gras, certains fruits oléagineux non salés)
- Privilégier les produits non transformés (flocons d'avoine, pains complets, plats maison)
- Aliments à IG faible ou modéré (légumineuses, céréales complètes, légumes, fruits entiers...). Si prise d'un aliment à IG élevé : accompagner d'un aliment riche en fibres
- Le fruit reste à privilégier en fin de repas, il peut occasionnellement être remplacé par 2 boules de sorbet, un entremet, un laitage sucré...
Comment composer une assiette équilibrée ?6,8
L’objectif d’apports journaliers chez la femme enceinte est de 1 800 à 2 000 kcal/jour, dont
- 50% de glucides
- 35% de lipides
- 15% de protéines
À répartir sur la journée, idéalement en 3 repas ou 3 repas et 2 collations, sans oublier bien sûr les 5 portions de fruits et légumes par jour.
Pour des exemples de repas équilibrés, consultez notre infographie “Mon repas pas à pas”.
Activité physique
En dehors de toute contre-indication médicale spécifique, une activité physique régulière doit être maintenue tout au long de la grossesse. Il est ainsi recommandé de pratiquer 30 minutes d’activité physique, comme de la marche, ou de la natation par exemple, 3 fois par semaine7.
Traitement par insuline
Si la glycémie n’est pas revenue à la normale après 10 jours de mesures hygiéno-diététiques bien menées (alimentation équilibrée et activité physique), un traitement par insuline sera mis en place uniquement le temps de la grossesse7.
Le traitement suit le même schéma que celui proposé dans le cadre du diabète de type 1.
L’autosurveillance glycémique et le carnet d’autosurveillance
L’autosurveillance glycémique est essentielle en cas de diabète gestationnel, même lorsqu’il n’est pas traité par insuline, et est recommandée 4 à 6 fois par jour. Cette surveillance régulière permet de mesurer la glycémie et d’évaluer l’éventuel besoin d’un passage à un traitement par insuline. Chez les patientes traitées par insuline, cette surveillance est impérative afin d’adapter les doses d’insuline et de prévenir les hypoglycémies3,7.
La tenue d’un carnet d’autosurveillance peut vous aider à assurer votre suivi. Il vous permet de noter quotidiennement les résultats de vos glycémies et vos doses d’insuline et de les partager avec votre médecin lors de vos visites de contrôle. Nous en mettons un à votre disposition à télécharger ici
Il existe également différentes plateformes de télésurveillance, par exemple MyDiabby, qui peuvent également vous aider dans votre suivi.
Quel suivi pendant et après la grossesse ?
Au cours de la grossesse : si votre diabète gestationnel est bien équilibré, et si vous n’avez pas d’autres facteurs de risque associé ni d’autres maladies, votre suivi sera le même que pour une grossesse classique. Si vous avez d’autres facteurs de risque, un suivi médical plus rapproché sera mis en place9.
Après la grossesse :
-
Pour votre bébé : une surveillance de sa glycémie sera mise en place à la naissance afin de détecter l’apparition éventuelle d’une hypoglycémie. La mise en place de l’alimentation rapidement après l’accouchement poursuivie de prises rapprochées (biberons ou tétées toutes les 2 à 3 heures) permettra de limiter les variations de la glycémie9.
-
Pour vous : votre glycémie sera contrôlée de près en post-partum immédiat. Si un traitement par insuline était en cours, il sera interrompu. La surveillance s’étendra également à plus long terme avec des tests de dépistage du diabète réguliers (6 à 8 semaines puis 3 mois après l’accouchement, puis avant chaque nouvelle grossesse puis tous les 1 à 3 ans pendant 25 ans). Un suivi régulier permettra de détecter le plus tôt possible d’éventuelles complications cardiovasculaires9.
Causes et facteurs de risque du diabète gestationnel
Le processus physiologique de la grossesse modifie la régulation de la glycémie chez la femme enceinte. Si la production d’insuline et la sensibilité des cellules à cette dernière sont augmentés durant la première moitié de la grossesse, la tolérance au sucre (glucose) diminue au cours de la seconde moitié sous l’action des hormones de grossesse.
L’organisme devient plus résistant à l’action de l’insuline, ce qui entraine une surproduction de cette dernière par le pancréas pour compenser. Chez certaines femmes, le pancréas ne fonctionne pas bien et est incapable de sécréter assez d’insuline pour maintenir la glycémie, entrainant l’apparition d’une hyperglycémie puis d’un diabète de grossesse1.
Plusieurs facteurs de risque de diabète gestationnel sont identifiés1,3 :
- Avoir plus de 35 ans : l’âge accroit le risque de développer un diabète gestationnel.
- Être en surpoids ou en situation d’obésité en début de grossesse : les femmes ayant un indice de masse corporelle (IMC) ≥ 25 au début de leur grossesse ont plus de risque de développer un diabète au cours de leur grossesse.
- Avoir déjà eu un bébé de plus de 4kg à la naissance (macrosomie).
- Avoir déjà eu un diabète gestationnel au cours d’une grossesse précédente.
- Avoir des antécédents familiaux de diabète de type 2.
- Avoir un syndrome des ovaires polykystiques (SOPK).