Le diabète de type 1 est une maladie qui représente 10% des cas de diabète dans le monde1 et
survient le plus souvent chez l’enfant (c’est pourquoi on parle de diabète juvénile), l’adolescent
ou le jeune adulte2.
C’est une maladie auto-immune, ce qui signifie que le système immunitaire se trompe de cible et
s’attaque aux cellules bêta du pancréas qui produisent l’insuline1.
Les symptômes du diabète de type 1
En cas d’apparition d’un diabète de type 1, un excès de sucre (hyperglycémie) s’installe
progressivement jusqu’à l’apparition des symptômes typiques de la maladie. Ces symptômes
apparaissent quand plus de 80% des cellules du pancréas sont détruites1.
Quels signes doivent vous alerter et vous amener à consulter un médecin ?
Des urines abondantes
L’excès de sucre dans le sang entraîne son élimination dans les
urines (on parle de glycosurie), qui deviennent plus abondantes. Le diabète
juvénile se manifeste donc par des envies fréquentes d’uriner, amenant les
enfants à se lever plusieurs fois la nuit. Un jeune enfant qui était “propre” la
nuit, peut se remettre à mouiller son lit3.
Une soif intense
La perte de liquide due aux urines abondantes provoque une soif
excessive et une sensation de bouche sèche. L’enfant peut boire plusieurs litres
par jour pour compenser3.
Un amaigrissement rapide
Malgré un appétit accru, le poids peut diminuer rapidement
(plusieurs kilos en quelques semaines)3.
Le corps, incapable d’utiliser le sucre, puise dans les graisses et produit des
corps cétoniques, responsables d’une haleine à l’odeur caractéristique de “pomme
verte”3.
Autres symptômes
D’autres symptômes peuvent apparaitre, comme une sensation de
fatigue ou une impression de baisse de la vue3. En présence de ces
symptômes, consultez un médecin sans tarder. Sans prise en charge rapide,
d’autres signes peuvent apparaître : nausées, vomissements, perte d’appétit,
somnolence, haleine fruitée ou urine à l’odeur inhabituelle3. Ces
symptômes indiquent une acidocétose, qui est une urgence vitale.
Le diagnostic du diabète de type 1
Le diabète de type 1 est le plus souvent diagnostiqué lors de l’apparition brutale de ces symptômes.
Votre médecin traitant ou pédiatre de référence prescrira une prise de sang à réaliser en urgence
afin de mesurer la glycémie (quantité de
sucre dans le sang) de la personne concernée3.
Le diagnostic de diabète est posé lorsque :
-
La glycémie est supérieure à 2g/l à n’importe quel moment de la journée, en présence de
symptômes
-
La glycémie est supérieure ou égale à 1,26 g/l à jeun, contrôlée à deux reprises en l’absence de
symptômes3
Une fois le diagnostic posé et le traitement initié en urgence, un bilan sanguin et des analyses
d’urine seront prescrits, ainsi que d’autres examens si nécessaire (par exemple consultation chez le
diabétologue, l’ophtalmologue ou le dentiste)3.
Diagnostic tardif : attention danger !
Sans une prise en charge rapide, la maladie peut s’aggraver4.
La destruction des
cellules
bêta du pancréas provoque une insulinodéficience qui
conduit à la production de corps cétoniques (“cétose”). Cela entraîne une
augmentation de l’acidité du sang (“acidocétose”) à l’origine de plusieurs
symptômes
comme des douleurs abdominales, des nausées, des vomissements, une respiration
accélérée et peut aller jusqu’au coma en l’absence de prise en charge adaptée.
Pour éviter ces complications qui peuvent être très graves, consultez votre médecin sans
attendre, afin de mettre en place un traitement adapté3,4.
Le diabète chez l'enfant et l'adolescent
L’annonce du diabète chez l’enfant ou l’adolescent vient bouleverser la vie de famille. Il va
falloir apprendre à vivre avec ce nouvel “intrus”, qui nécessite d’être apprivoisé au fil du
temps.
Votre équipe soignante est à vos côtés pour vous former aux gestes du quotidien. N’hésitez pas à la
contacter en cas de doute.
Avec le soutien de son entourage, votre enfant sera rassuré et aidé. Il
pourra ainsi continuer à vivre normalement et réaliser tous ses projets.
Alimentation et sport chez l’enfant vivant avec un diabète
Comme tous les enfants, un enfant vivant avec un diabète doit avoir une alimentation
équilibrée5. Cela signifie qu’aucun aliment ne lui est interdit. Il lui faut
cependant apprendre à repérer les aliments contenant des glucides et les quantifier, pour
adapter sa prise d’insuline.
De la même manière, la pratique sportive est recommandée, même si elle nécessite des
précautions particulières pour éviter les épisodes d’hypoglycémie (diminution du taux du
sucre dans le sang) pendant ou après le sport6.
Vivre au quotidien avec le diabète
Le quotidien avec un enfant vivant avec un diabète implique une organisation dont les
maîtres-mots sont l’anticipation et l’accompagnement vers l’autonomie.
Votre rôle est de veiller à la sécurité de votre enfant, en vous assurant qu’il a bien
toujours avec lui le matériel indispensable pour le traitement de son diabète.
Pour cela, vous n’êtes pas seuls : l’information de l’entourage (famille, amis, école,
assistante maternelle, babysitter…) et la mise en place avec l’école d’un Projet d’Accueil
Individualisé (PAI)7 en collaboration avec les médecins et les enseignants, sont
des appuis indispensables. En tant que parents d’un enfant vivant avec un diabète, vous
pouvez aussi bénéficier de congés et d’aides diverses8.
Risques et conduites à tenir en cas de maladie
Comme tout autre enfant, un enfant vivant avec un diabète peut tomber malade. À noter que, les
enfants dont le diabète est bien équilibré sur le plan métabolique n’ont pas plus de maladies ou
d’infections que les enfants qui n’ont pas de diabète9. En cas de maladie, la fièvre, le
manque d’appétit et les vomissements peuvent provoquer un déséquilibre glycémique qui doit être
surveillé pour adapter son alimentation et son traitement par insuline8. En cas de
doute, consultez l’équipe soignante ou votre médecin traitant.
La prise en charge du diabète de type 1
La prise en charge du diabète de type 1 a différents objectifs :
- Améliorer la qualité de vie des personnes vivant avec la maladie
- Minimiser le risque d’hypoglycémie
- Prévenir ou ralentir la survenue de complications à long terme
Cette prise en charge fait intervenir plusieurs médecins de ville ou à l’hôpital, impliqués à
différentes étapes du traitement3,10 :
Les acteurs de la prise en charge du diabète de type 1
Cette infographie répertorie les acteurs de la prise en charge du diabète de type
1.
- Le premier acteur est le médecin traitant ou le pédiatre (pour les enfants)
qui pratique les examens initiaux, pose le diagnostic , assure le suivi
régulier et administre les vaccins recommandés
- Le diabétologue ou l’endocrino-pédiatre à l’hôpital (pour les enfants)
confirme le diagnostic, met en place le traitement, pratique des bilans
complémentaires et assure un suivi annuel
- L’ophtalmologue pratique un bilan initial et un bilan annuel
- Le dentiste pratique un bilan annuel
- D’autres spécialistes peuvent être sollicités, par exemple podologue,
psychologue…
En tant que patient, vous êtes également un acteur majeur de votre traitement puisqu’il vous
incombe de surveiller votre glycémie quotidiennement et d’éviter la survenue d’hypoglycémie.
Une fois le traitement mis en place, le patient vivant avec un diabète devra être suivi de
manière régulière afin d’évaluer l’évolution de sa maladie et d’adapter son
traitement10,11 :
La surveillance du traitement
Cette infographie détaille les modes de surveillance du traitement.
Tout d’abord l’autosurveillance glycémique: réalisée plusieurs fois/jour . Il
existe 2 modes de mesures possibles pour contrôler la glycémie et adapter la
dose de traitement à administrer :
- Le premier est le prélèvement d’une goutte de sang au bout du doigt
(glycémie capillaire, en mg/dL)12.
- Le second est l’utilisation d’un capteur sous-cutané de glucose (mesure
continue du glucose, en mg/dL). On peut utiliser le système flash monitoring
(obtention de la glycémie (taux de glucose dans le sang) en scannant le
capteur) ou un système CGM (mesure du glucose en continu)12
Un dosage sanguin de l’hémoglobine glyquée (HbA1c) doit par ailleurs être réalisé
1 fois/trimestre. Ce dosage mesure la fixation du sucre sur les globules rouges.
Il reflète la glycémie moyenne des 3 derniers mois.
Enfin, une mesure du taux de cétone doit être réalisée uniquement lorsque la
glycémie est supérieure à 250 mg/dL. Elle permet de détecter la présence de
corps cétoniques en cas d’hyperglycémie, qui traduit un manque d’insuline et
représente une urgence12.
Le diabète de type 1 est une maladie ouvrant droit à une prise en charge en ALD (Affection
Longue Durée). Les examens et les soins en rapport avec cette pathologie sont pris en charge
à 100 % (dans la limite des tarifs de l’Assurance Maladie)10,11.
Causes et facteurs de risque du diabète de type 1 1,13
Le diabète de type 1 est une maladie où le système immunitaire, au lieu de jouer son rôle de protecteur contre les virus et les bactéries, attaque les cellules bêta du pancréas responsables de la production d’insuline, empêchant ainsi sa production. Ce fonctionnement anormal du système immunitaire peut avoir une origine génétique ou être dû à des facteurs environnementaux dont les effets exacts demeurent encore mal compris.
-
L’hérédité : elle ne joue qu’un rôle minime dans l’apparition du diabète de type 1 puisque avoir un parent atteint de diabète n’augmente le risque de l’être soi-même que de 10 à 15 % 1. Certains gènes peuvent favoriser le dérèglement du système immunitaire à l’origine du diabète.
-
L’environnement : des éléments extérieurs pourraient aussi influencer l’apparition du
diabète :
Les virus : certaines infections pourraient perturber le
système immunitaire et le pousser à attaquer par erreur les cellules du pancréas.
L’alimentation : des pistes sont explorées sur l’impact de
la vitamine D et des nitrates, ou encore de l’introduction précoce dans l’alimentation des
enfants des céréales et du lait de vache, mais rien n’est encore démontré de façon certaine.
Les traitements du diabète de type 1
Lorsque que l’on a un diabète de type 1, le pancréas ne produit plus d’insuline, une hormone
essentielle pour contrôler le taux de sucre dans le sang. Comme le corps en a absolument besoin pour
fonctionner normalement, cette absence doit obligatoirement être compensée.
C’est pourquoi on parle de diabète insulino-dépendant. L’insuline, qui est détruite par la digestion
si elle est avalée, doit donc être administrée par injection sous la peau pour rétablir l’équilibre.
Le traitement doit être poursuivi à vie, sans interruption14,15.
Les types d’insuline et leur administration
Il existe deux types d’insulines, selon leur durée d’action14
-
Insulines “rapides” ou “ultra-rapides” (“bolus”) : agissent vite mais brièvement15. Elles
sont utilisées au moment des repas pour faire baisser la glycémie14.
- Insulines “lentes à action prolongée” ou “basales” : agissent pendant 24 à 48 heures15.
Administrées une fois par jour à un horaire régulier, elles maintiennent un taux stable
d’insuline dans le sang14.
- Il existe également des mélanges pré-préparés des deux formes lentes et rapides :
associant de manière fixe des doses de chaque forme, elles permettent d’administrer les deux
types d’insuline en une seule injection.
Le traitement associe généralement ces deux types d’insuline : c’est le schéma basal-bolus14. Le
choix de l’insuline et le nombre d’injections sont définis avec votre médecin selon votre mode de
vie et votre glycémie14.
On distingue deux stratégies d’insulinothérapie14,15 :
- Conventionnelle : 2 à 3 injections / jour de mélanges d’insuline rapide et d’insuline
basale, souvent sous forme de mélange pré-préparé des deux formes d’insuline afin de limiter le
nombre de piqûres. Les horaires de repas doivent être fixes, ce qui peut être
contraignant15.
- Fonctionnelle : pour une insulinothérapie plus personnalisée : elle consiste à imiter la
fonction normale du pancréas avec un schéma basal bolus ou l’utilisation d’une pompe à insuline,
permettant ainsi plus de flexibilité sur les repas et une adaptation du traitement au quotidien.
Sa mise en place nécessite un apprentissage et une éducation nutritionnelle14.
Les doses d’insuline sont exprimées en unités.
La majorité des insulines disponibles ont
une concentration de 100 unités/mL (U100) mais certaines ont des concentrations plus
importantes à 200 (U200) ou 300 unités/mL (U300). La concentration en insuline ne modifie
pas la dose, c'est-à-dire le nombre d’unités à injecter, mais le volume de
l’injection15.
Les modes d’injection de l’insuline
L’insuline s’administre sous la peau, en alternant les sites d’injection (bras, ventre, cuisse,
fesses) pour éviter les réactions locales.
Plusieurs outils d’administration existent14 :
Cette infographie détaille les différents outils d’administration de l’insuline.
- Les seringues à insuline : graduées en unités d’insuline16, elles sont assez peu
utilisées
- Les stylos à insuline : rechargeables ou jetables, ils permettent de
sélectionner la dose d’insuline à injecter par ½, 1 ou 2 unités. Une fois vides
ou périmés, ils doivent être ramenés en pharmacie 16
- La pompe à insuline : reliée à la peau à l’aide d’un tube (cathéter) ou posée
sur la peau, ce dispositif délivre en continu de petites quantités d’insuline
avant les repas15,16. Son utilisation nécessite de bien connaître
son diabète pour déterminer les doses à délivrer, et implique donc une formation
préalable. Elle permet un contrôle plus fin de la glycémie14
Dans tous les cas, un suivi glycémique régulier est
indispensable pour ajuster les doses et obtenir un bon équilibre12.
Carnets d’autosurveillance
La surveillance de la glycémie étant essentielle12, nous mettons à votre disposition des
carnets d’autosurveillance afin de vous permettre de noter quotidiennement les résultats de
vos glycémies et vos doses d’insuline et de les partager avec votre médecin lors de vos
visites de contrôle.
Téléchargez-les ici
Foire aux Questions
Les premiers signes du diabète de type 1 sont3 :
- Urines abondantes : l’enfant urine fréquemment, y compris la nuit, et
peut recommencer à faire pipi au lit.
- Soif intense : il boit beaucoup pour compenser la perte de liquide.
- Amaigrissement rapide : malgré un appétit accru, il perd plusieurs kilos
en quelques semaines. Une haleine à l’odeur de « pomme verte » peut
apparaître.
- Autres signes : fatigue inhabituelle et vision floue.
Consultez rapidement un médecin si ces symptômes apparaissent.
L’index glycémique (IG) traduit la capacité d’un aliment à faire monter plus
ou moins rapidement la glycémie. Un IG élevé entraîne une hausse rapide
suivie d’une chute, pouvant provoquer une sensation de faim plus
précoce17.
L’IG dépend de17 :
✔ L’aliment (ex. : pain blanc > pain complet)
✔ La cuisson (ex. : purée > pommes de terre à l’eau)
En général, plus un aliment riche en glucides est cuit, plus son index
glycémique est élevé17.
Le diabète de type 1 est une maladie auto-immune induisant la destruction des cellules du pancréas. Cet organe devient donc incapable de produire de l'insuline. Il apparaît souvent dès l’enfance et nécessite un
traitement par insuline à vie1,2.
Le diabète de type 2 résulte d’une résistance à l’insuline2, souvent liée au
mode de vie (alimentation, sédentarité)18 mais aussi de prédisposition génétiques. Il évolue lentement et peut être
contrôlé par des mesures hygiéno-diététiques, des médicaments et parfois de
l’insuline19.